[Mon ombre solitaire sur l'asphalte, la tienne n'est plus là. Ces bus qui partent sans nous. Ces gens qui aurait pu nous prendre en stop qu'on ne connaitra jamais. Ce soleil de plomb qui ne nous tue pas lentement. Ces coins d'herbes, ces ronds points, ignorant le poids de nos corps. Nos fous rires qui se confondent que le vent n'emporte pas. Ces menus de restaurant qui restent vierge de nos commentaires. Ces jus d'abricot que d'autre consomme, indifférent. Ces passants qui aurait pu nous dire combien on est beau ensemble. Ces nuits infinies où nous sommes seuls au monde, même au milieu d'un tas d'ivrogne et de fêtard, qui n'existe plus. Ces sourires qui te sont destinés mais que tu ne vois pas. Ces paysages qu'on ne s'enivre pas ensemble. Ces trains Béziers-Paris qui s'éloignent sans moi. Ces tarés que nous ne côtoyons pas au détour des rues ou d'un bar. Mes cheveux que tu ne vois pas pousser. Le CD de Dylan qui tourne, ta voix qui ne l'accompagne pas quand je suis dans tes bras. Ce lit définitivement trop grand aujourd'hui. Ces films somptueux ou nazes qui se succèdent qu'on ne regardera pas tout les deux. Ces projets de Week End, techniquement impossible. Le Monde que tu liras sur un banc Parisien, ces suppléments dont je ne connaitrai pas le contenu. Ces couchers de soleil dont je n'admirai pas les reflets dorés sur ta peau. Ces tee shirts que je ne peux plus te dérober. Ces concerts qui se feront dans le bruit, la chaleur et deux billets que d'autres auront acheté. Ces étreintes qui soignent lorsque tout s'effondrent que Yann va te voler. Ces soirées qui s'en iront faire du beau ailleurs. Ma guitare qui va, malheureusement, rester muette. Ces Oasis tropicales que je vais arrêter d'acheter. Ce film que je vais revoir, tes commentaires émerveillés que je n'entendrai pas. Ces restaurants qui ne connaitront pas le murmure de notre amour. Toutes ces choses banales, quotidiennes que je ferai sans toi, tout cet exceptionnel qui s'enfuit au loin, ces rues où les fantômes de nos pas vont surgir, l'absence.]


Mais plus que tout cela mon Amour, me dire que chaque seconde, chaque minute, chaque heure, chaque jour, chaque semaine qui passent me rapproche du moment où l'on va se revoir.    



Tout ira bien.