"Je vis des choses pas très sympathiques en ces derniers temps tu sais. Pas très glorieuse, pas très nettes non plus. J'ai l'impression que j'avance à reculons, de marcher à l'envers de la route, de faire des bonds en arrière alors que le temps n'arrête pas de filer entre mes doigts, ne fait que ça. Les jours ne comptent plus vraiment, pause sur le disque des prises de conscience qui sauverait tout ce beau monde. Toujours des soirées propices aux regrets alors que tout semble si limpide, sans aucun doute à avoir sur qui que ce soit. Le plaisir de l'instant à tout les moments possibles et imaginables. Tic, tac, tic, tac. Vive les flots d'émotions tellement beaux mais trop éphémères, comme ces papillons égarés qui se nourrissent de lumière pour dernière luxure. On ne sait plus qui l'on est, qui a commencé. Quelle est la mission ? dirait Bashung. Juste des sourires, des grimaces, des pleurs qui ne cessent de s'enchainer on ne sait toujours pas comment ou pourquoi. une palette de visages laids ou plaisants, tous hypocrites. Aujourd'hui, je vis pour ça. Je vis pour la myriade de sentiments que peuvent me procurer sa peau, ses muscles, son baiser, son regard, son odeur, son sexe, sa voix. Et c'est juste après ce grand boum que le cycle recommence, toujours pour une durée imprévue et trop inattendue. Souvent j'aime penser que si je n'étais pas gay, tout serait plus simple. C'est une chose certaine, malheureusement évidente. Mais est-ce que l'amour fait la part des choses ? Parce que c'est lui qui tire ses ficelles éméchées et hésitantes, personne d'autre. C'est l'amour qui change complètement une vie, des convictions, qui bousille notre semblant de franchise. On ne peut pas être franc avec la personne qu'on aime, sonné par tant de chocs. Et qu'y ferait le goût d'un pénis inconnu et anonyme ? Un mirage surement. Succès ou défaite, les yeux restent embués de larmes et avides. Où est le but ? La fin de l'histoire ? Il n'y en a pas. C'est trop tard, on est hanté Marine. Il suffit juste d'apprendre à cacher cette partie de soi, ce jardin secret imperméable aux autres, parce qu'on est prêt à en crever tellement c'est bon et unique, tellement on aime et tellement on a envie d'être aimé comme dans un grand rêve à l'eau de rose, sans rien avoir en retour. Rien. C'est là qu'elle est planquée la magie. L'homme est cruel, ses congénères encore plus."

PS : [...]

Y'à de ces messages qu'on n'oublie pas.