[j'vous préviens, article très long]

Bien qu'un blog reste un outil génial, "innovant", parfait pour se détendre les métacarpes, il n'empêche que l'on perd tout rapport à l'écriture. Le bruit du stylo contre la feuille, la lumière qui éclaire partiellement, les ratures, les blancs. Le texte est net, froid : c'est un processus rectiligne. C'est pourquoi je suis ici, ce dimanche 3 Mai 2009, aux alentours de 21h30, dans mon lit, un bloc-note à la main. Hier soir, au même moment, je bavais, hurlais, dansais devant Tryo, avant hier soir je me marrais en regardant Pékin Express avec les filles, j'écoutais leur dispute d'une hilarité silencieuse. Avant avant hier soir, en tête avec mon Quignon, puis le reste de cette bande d'un soir, au goût de "Chouchen". Bref, accompagnée. En étant seule à ce moment précis je réalise combien le contact est important, ou ne serais ce que la présence. Mais de quoi me plaindre ? [mafamilledemerde] Je viens de vivre des moments merveilleux, demain, le lycée et ses gens, même si les cours me repoussent de plus en plus. Je vais essayer de retranscrire ces moments....



Le point de départ. Jeudi, le soleil, les gens, une possible échappée belle pour le soir. Surprise, pourquoi pas ? Je ramène un Quignon ? Ouiii ! Après moult débat, délibération, avis plus ou moins fiable, nous partons. Nous sommes deux marchant d'un pas pressé dans le soir tombant biterois, flambant de scooter circulant à sens inverse, de cris. Arrivé au Korrigane, pleins de vieux, parfois irlandais, barbues, cuirés et au rire grave. Des odeurs de bois, de bierre, de bon temps. Quelques notes de basse, de temps passé, on attend le reste du groupe en buvant lentement un krick cerise et une Chimay. Yann se déshabille furtivement, affiche ses tétons aux yeux du monde, enfile (!) le tee shirt que je vénère et se fond mieux dans cette ambiance d'une autre époque. Plus tard, après des fous rires compulsifs, au loin apparait une chevelure blonde, frisée de surcroit, aux saveurs suédoises. Ca fait un (trop) long moment que nous n'avons pas profité de son jolie minois, de son rire hypnotisant, et ses grands yeux bleus cosmiques. Le reste du groupe se ramène, un ours, un mec défoncé, un couple hétéro. On s'alcoolise tranquillement, c'est bien bon ce petit goût de miel. Ca papote pénard puis on s'éclipse. Dehors, on se pèle, il faut du cash. Ca rigole, ça jointe, ça veut faire pipi partout, ça fait des affaires avec un mec bizarre mais sympathique, ça raconte des trucs salaces et les méandres du groupe Nightwish. On finit par partir direction ZE boite minuscule où je n'ai pas encore étrainé ma voûte plantaire. Mais, avant, ça rejointe dans la voiture devenu hermétique, et les poissons naaaages.... On sort de là quelques temps plus tard, j'ai vraiment très très froid, j'me surperglute à mon Quignonito. Arrivés dans la sueur, pas trop de people, beaucoup de visage connu. Intriguant. On finit par écumer le dance-floor et là, c'est le drame : un frère à l'horizon. Bine sur, la totalité de ses potes a remarqué ma présence mais lui reste sur son petit nuage. Bref, un mauvais feeling, j'ferme les yeux et ça repart. Fermer les yeux en même temps, c'est ce qu'il y a de mieux à faire tant les videos de femme nues sont PENETRANTES. Dégoutant. Mais ça danse. Les gens affluent, bonne ambiance, malgré la chaleur écrasante.On s'oublie grave Charlène, Yann et moi. Anthony est en retrait, je crois qu'il a commencé à cuir sous son pelage d'hiver. D'un commun accord, on s'arrache tous les quatres. Trajet "refreshing", puis tout le monde sait que la route la nuit, c'est mon grand kiff. Au cœur de Puisserguier, c'est en silence que nous découvrons Yann et moi, la maison d'Anthony, et sa chambre, avec des rats qui aiment qu'on leur touche la queue... Ils tâtent encore l'herbe de provence, puis un narguilé multifruit s'impose. C'était rigolo, et plutôt esthétique comme fumée. J'crois qu'on est bien crevé là. Charlène et Yann partent en vrille gentillement, s'écroulent et se réveillent avec les yeux des morts vivants de Resident Evil. Charmant. Dodo ! Réveil mouvementé, départ furtif, un chient tout mignon, une déambulation agréable, un pain au chocolat, un type en vélo bizarre, un gamin tout sourire, une sensation poisseuse... FUN !

Une brocante ennuyeuse, du saucisson trop cher, maison, douche... [Ici, je m'autocensure, tant la suite des évènements est abosluement merdique, chiant, prévisible, inutile, bref, tant d'abjectif qualificatifs qui sied à ravir à ma famille]

RDV à la gare. Synchro parfait. On fuit, on fuit. Des bêtises ? Nous ? Mais pas du tout. Un TER qui sent bon le neuf, le confort, il fait une putain de chaleur estivale. J'suis crevée. Marion se libère les pieds, et... ça pue, faut le préciser. Pas d'échange de regard furtif avec un quelconque bel inconnu sauvage. C'est l'arrivé dans la cohue. 1er mai pas de tram. Mouarf. Fannnnyyyy. Largage au lieu dit, calme. On prend possession des lieux, ce soir, pépére. On se fait des flam... putain, comment ça s'écrit ? Flammekueche ! Devant ce programme videur de tête par excellence : Pékin Express. On s'marre comme des patates, y'a de quoi. On s'douche (oui, j'aime me doucher plusieurs fois dans la journée). J'me couche sur le matelas le plus confortable, j'y ai droit, c'est moi qui ai eu la plus courte nuit. Je somnole en les écoutant geindre "Papier-caillou-Ciseaux" "Gagnnnnnééééé" "Oh connasse, t'as triché ! Dégage !" Et ça dure, et je ris de l'intérieur, c'est tellement profond que je ne bouge pas. J'suis inerte, dans la plus grande représentation du "mort de rire". Après une ultime j'tenvoie chier-j'te répond, un silence coulant tombe. Dodo. Réveil mal au dos, puissant. Ca traine au lit, ça geint encore "Tryo" et "Concert", avec des yeux qui tournent dans tous les sens, des bras comme des moulins. On se prépare, séance "shopiiiiinnng". On s'ballade, mais étant fatigué, les tension montent. Et vite. On viole "Les filles à la vanille", mais sans rien emporter. Il est mainteant d'utilité publique qu'on trouve un restaurant. Allez hop celui là, il est jolie, ça à l'air bon, hèlas, on ne peut pas manger dehors, ça sera dedans. Lente agonie des sens, les plats défilent, ils ne sont pas pour nous. Puis, enfin, maussade, banal quoi. Déçue. puis j'ai encore faim moi. J'sais pas si j'suis une chieuse pour le coup, mais j"trouve que c'était une gros bordel pas organisé. Un gros foutage de gueule sur le dessert, je paye en serrant les dents. On s'casse, et c'est compulsif, faut que j'achète quelque chose de beau, coloré, et vite. C'est vital. Magasin bouffé de monde, on s'arrache dépité, j'me console auprès Haagen Dazs. C'est la vie, j'suis faible devant le caramel, les noix de pécan et les Oreo glacés. On retourne "à la maison", on loque, on en a besoin.


On se lave, plus longtemps parce que, ehehe, le grand moment approche. Les fringues volent à travers le deux pièces... On devient nerveuse. On s'en va, excité, hurlante, le tram nous calme un peu. Moment de panique au terminus, on va où après ? Puis course effréné vers un bus à moitié plein, un long moment de solitude à 3. Arrivé au zénith, à peine le pied par terre que certains sortent l'outil indispensable, pour fumeur, lors d'un concert de tryo. Y'a des jeunes, et des moins. C'est tranquille, Paulin nous rejoint. Colo, colo, colo. J'avais pas ouïe dire qu'ils n'en parlerait pas ? On double un peu, comme à l'accoutumée, sinon, c'est pas drôle. On rentre vite, je cours parce que... j'aime ça. Position prise face à l'avant scène. Mais si ils viendront là, t'inquiète. Attente, pizza, rire, assis, cul. Un zénith plein. Un spot Tryo-Greenpeace. Après nos réclamations, lumière tamisée, Les Scotch & Sofa sont bien là. Chloé-colo et son boy friend de guitariste. Ils sont trop loin, c'est un peu dommage. Chanson voluptueuse, mais plus comme musique "d'ambiance" chez soi, pour nous chauffer avant Tryo, c'est pas top. Mais c'est pas grave, on est déjà en état d'évaporation. Lumière se rallume, violente, on gueule. Merde, à nouveau une attente interminable, des bugs informatiques, une girafe. Puis... Guizmo, Manu, Mali et "Danielito" à même pas deux mètres de nous. Ça hurle, ça saute, ça chante, ça se brûle les yeux à suivre leurs gestes, leur regard étoilé. Je ne peux pas raconter précisément chaque chanson, j'en ai trop pris pleins les yeux, les oreilles,et le corps. C'est merveilleux. Lorsque Daniel rentré en transe juste devant nous, qu'il nous régalait de ses percus, on le fixait avec bouche ouverte & filé de bave assorti. Paf, il nous jette un coup d'oeil et on détourne la tête. On rit de nous même, mais c'est trop bon d'être au 2éme rang.

Merci à mon petit Sony Ericsson, toujours là pour marquer des moments énormes. J'aurais adoré avoir mon reflex, mais je n'aurai que ça de toute la soirée, j'en aurais pas profité. Faut préciser que Tryo, je n'ai toujours écouté que d'une oreille. Ce n'est pas que j'accrochais pas, loin de là, je suis tombée amoureuse de leur dernier album, mais étant comblé musicalement parlant, j'ai du mal à explorer d'autre horizon. Tryo c'est trop culte pour n'écouter que les plus connues ! Bref, revenons à nos sueurs de bonheur. J'me souviens de Mrs Roy, sans doute celle qui me touche le plus, non seulement parce que j'ai une fulgurante envie de danser lorsque je l'écoute mais aussi pour l'hommage qu'elle donne à  Arundhati Roy. C'est impossible, juste impossible de retranscrire tout ça, c'est encore frais, sa vie dedans mon petit être. C'est mon premier concert de Tryo, certainement pas le dernier ! J'me souviens, par flash de leurs sourires, de leurs danses, leur bonne humeur, leur amour, leur transpiration, de la jeune femme et sa caméra, du délire sur Rachida Dati, du percussionniste Argentin Pablo Mendez. Et de putain qu'est ce qu'ils sont beaux là. (juste au moment où j'écris ça, le soleil perce les nuages et m'éclaire, c'est sans doute symbolique) Ils nous donnent tellement d'un coup que nous, on ne sait plus comment faire pour exprimer notre bonheur d'être ici. Je veux que dans un sourire, un regard ils comprennent " Mais bordel merci de me faire vivre ça ! ". On voyage avec eux, ils nous emmènent en Inde, en Afrique, en Amérique du Sud, à Neully (hum!). Tout ton corps est réceptif, la moindre parcelle de ta peau est occupé à retenir les sensations que t'éprouvent à ce moment précis, c'est démentiel. "Serge Gainsbourg !!! Laissez moi Daniel, j'vous le ramène promis" Un public sublime, c'est rare une cohésion si parfaite, enfin, si la plupart était dans le même état que moi, je veux bien le comprendre. Après deux rappel, ils nous "laissent" sur du Daft Punk, nous on danse, dans notre folie, on s'imagine qu'ils vont nous rejoindre.

Dehors, on s'enivre d'air, on meurt de soif, on prend quelque souvenir photographique sur du papier éco-responsable (Tryo, je les admire pour ça, ils ne font pas que "soutenir", ils participent). On marche jusqu'à la voiture de Paulin, on chante, on est heureux, pour ma part déjà nostalgique. On discute tranquillement. Moment mythique : un bourré vacille au loin, il chante, ah merde, c'est quoi le nom déjà ? La chanson phare de 98 quand on a gagné au foot. Va t-il se prendre la parois de l'abris bus, il pèse 150 kilos. Évité de justesse, il nous a fait une petit frayeur. Le problème, c'est qu'il y a deux parois, il s'est bien mangé la deuxième, à rebondis sur le sol et est resté là, comme une tortue sur le dos. Dans un effort somptueux, il se relève, et va se vider la vessie, ou le reste plus loin. j'sais pas comment il a fait pour échouer là avec autant d'alcool dans le sang. Paulin finit son sandwich, on part en ville. J'ai le coeur qui palpite de Tryo et puis je suis sur la route la nuit, à Montpellier, avec des gens formidable. C'est bandant la vie. Le centre est bien animé, seulement, ils partent tous à l'inverse de nous, c'est un peu tard pour un verre. Tant pis, direction le Showroom. Boite "classe", j'débarque ne mode Tryo, robe fleuris et colorés et tong de cuir, allez hop tant pis. C'est grand, c'est beau, des toilettes géniales, une chaleur de guedin =) Musique sympa, mais je ne contrôle plus trop mes mouvements, mon corps me dit merde, parfois je ne devais bouger que le petit doigt j'me rendais pas compte. On reste une heure, on y laisse notre dernier souffle d'énergie, puis on s'en va, il est temps. Wah, la fatigue d'un coup malgré le froid mordant. Retour maison (Merci Paulin), on s'écroule, plénitude. Nuit courte mais reposante, allez hop debout les feignantes, j'me fait jeté par mes compagnonnes, mais il faut bien quelqu'un pour le faire. Je fuis acheter des croissants & pains au chocolat, ma monnaie résonne lourdement dans leur tête. Dehors, il fait beau, un peu de vent, ça fait du bien de marcher, puis de manger, ranger, repartir valise en main. Lent retour sur terre, mais c'est brutalement que je pose mon pied par terre. Demain, la réalité.

[Merci à tous ceux qui ont été là pour ce nuage.]